27/04/2018

Apéritifs de Printemps, Acte II


Bon nombre d'épicuriens se promènent au-delà des Alpes au moins une fois dans leur vie. Je pense que l'Italie est capable de rivaliser avec la France, sur le plan gastronomique. D'ailleurs, même au niveau du vignoble, bon nombre de comparaisons sont possibles. La cuisine Italienne, elle, suit de fortes inspirations méridionales (en général bien sûr, même si, quand on fouille, on peut malmener cette affirmation sans soucis), quand la France sait être globalement moins enfermée dans un même style (en atteste la palette d'innombrables spécialités qui font l'identité de chaque département Français). Dans tous les cas, il y a débat. Mais je vous rassure ; pas besoin de choisir, vous pouvez tout à fait aimer les deux! C'est évidemment mon cas.


L'heure du second acte des apéritifs de printemps est sonnée! C'est donc parti pour le fameux Spritz! Mettons, sans plus attendre, en lumière le tout premier ingrédient de ce cocktail : le bitter Aperol (commercialisé autour des 12€ un peu partout). Bitter est le mot anglais pour "Amer", et cela est effectivement logique, il suffit d'en boire une goutte pour s'en apercevoir (souvent, c'est soit on aime, soit on aime pas, je vous préviens). Les bitters sont donc une famille d'apéritifs/liqueurs, qui peuvent être fabriqués à base de fruits (l'orange pour l'Aperol), ou à partir de plantes (comme la Grande Absente, à l'absinthe, ou même l'ancestral Cynar, à l'artichaut et aux herbes). Les amateurs de bière, eux, connaîtront parfaitement le Picon, bitter noir également célèbre. Tandis que les amoureux d'Italie se rueront sans ménagement sur le bitter rouge Aperol. Cela en vue de réaliser, notamment, le même Spritz que celui servi de l'autre côté des Alpes.

Évidemment, ce simple bitter ne vous suffira pas à la réalisation du désaltérant Spritz. Le second élément essentiel à vous procurer est le Prosecco. J'ai sélectionné, pour les besoins de cet article, une bouteille de ce désormais fameux effervescent Italien (issu du cépage Glera, alias Prosecco, pour info), normalement facile à vous procurer (et peu chère aussi, soit environ 5€ dans le commerce) : l'Extra Dry de Villa Granda (reconnaissable jusqu'à présent à son bouchon en "liège", maintenu par une cordelette blanche). Le terme "Extra Dry" (mention encadrée par des lois Européennes) signifie que ce vin est un peu plus sucré que du "Brut" ou du "Non Dosé", tout bonnement. Pour le coup, ce Prosecco n'est pas très intéressant à déguster seul (bulle légère un peu moussante, arômes de fruits blancs plutôt subtils, assez court en bouche, bref ; d'autres vins vous transcenderont davantage). Ceci dit, il convient tout à fait à l'élaboration du Spritz. Bien entendu, rien ne vous empêche de vous diriger vers des Prosecco plus hauts de gamme, votre cocktail n'en sera que bonifié, théoriquement.

En gros : versez 1/3 du volume total souhaité de bitter Aperol dans un verre (selon l'amertume que vous recherchez, vous pouvez augmenter ce premier dosage, ou même utiliser un bitter plus foncé), et finissez le remplissage avec le Prosecco. Une tranche d'orange (Avril est en fait le tout dernier créneau pour vous procurer des oranges originaires des DOM-TOM, passé ce mois ne rêvez pas par contre ; vous serez condamnés à croquer de l'Espagnole ou de la Marocaine pas top top, enfin bref...), quelques glaçons, et vous voilà parés pour goûter un Spritz succulent! En terme de petits accompagnements, le Spritz permet vraiment plein de choses (allant des banales chips, aux olives macérées dans l'huile, ou encore un petit fromage de chèvre frais sur toast grillé, facile et efficace). Toutefois, son caractère légèrement sucré et amer est à prendre en compte (afin de ne pas renforcer de trop ces deux sensations avec les mets servis).

Sur ce, santé chers gourmets!

PS : non, pas d'eau dans mon vin, donc les versions avec "un trait d'eau pétillante" ; non merci. Surtout que les glaçons suffisent largement à alléger le résultat final! Deuxième chose ; "givrer" les verres au sucre (comme sur la photo) est très simple. Ici, j'ai utilisé du sirop (versez une lichette dans une petite assiette, assez grande pour pouvoir accueillir le versant complet du verre, en le retournant), et de la cassonade (répartie dans une autre assiette, histoire de donner un bain de sucre au verre retourné, après le bain de sirop). Je vous l'avais bien dit ; toute simple l'affaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire