20/05/2018

Escale : Beaune (Bourgogne)

S'il n'y a qu'une ville à visiter en Bourgogne, c'est bien Beaune. Capitale viticole de la région, l'histoire de la cité est indissociable de son aspect gastronomique. Fiefs de maisons incontournables, les Côtes de Beaune regorgent de pépites de toutes couleurs. Le Chardonnay, pour le blanc, est roi, tandis que le Pinot Noir demeure le cépage rouge majeur essentiel (à l'image de la région toute entière). Culturellement, flâner dans le cœur authentique de la ville suffit au dépaysement, de par l'architecture bien particulière des bâtiments qui vous entoure notamment.


Les Hospices sont évidemment incontournables, et constituent un musée riche en enseignements du passé. Impossible de rester de marbre face à l’œuvre des vies de Nicolas Rollin et Guigone de Salins. Bien entendu, la Bourgogne est non seulement une place forte historique, elle est aussi une pierre angulaire de la gastronomie Française. En effet, bon nombre d'adresses valables demeurent à Beaune.

Le 21 Boulevard et le Caveau des Arches (deux beaux établissements de niveau gastronomique) tiennent une place toute particulière dans mon cœur (et mon estomac), je fis toutefois cette année une découverte plus modeste : l'Hôtel-Restaurant Le Central. Idéalement placé à côté des Hospices, la carte de l'établissement est simple (spécialités locales, essentiellement) et relativement épurée (pas de liste à rallonge, proportionnelle à la taille du restaurant notamment), ce qui m'a particulièrement attiré de prime abord. De plus, les prix sont vraiment abordables et raisonnables : menu à 3 plats à 23 €, ou 2 plats à 17 €.

La carte des vins du restaurant est dans la lignée de celle des mets, bien qu'un brin plus fournie (logique à Beaune), pour convenir quasiment à tout le monde. Voici donc la teneur précise du déjeuner prit dans ce joli restaurant; entre modernité (pour la déco intérieure) et cuisine traditionnelle :


Demi-douzaine d'escargots de Bourgogne (en accord avec le Pouilly-Vinzelles de Joseph Drouhin).


 Bœuf bourguignon et gratin de pommes de terre (la route à suivre m'a empêché de prendre du vin rouge en accompagnement, pauvre de moi).


Pas de dessert cette fois-ci! Bien que je sois également passé dans une épicerie, afin de faire le plein de pain d'épices (une énième spécialité régionale). Bref, cette journée bourguignonne fût somme toute bien sympathique!

A bientôt, pour une autre escale gourmande les gourmets!

13/05/2018

Après l'Ascension, la descente : Crumble & Champagne

Et pas n'importe quelle descente les amis! Bulles et douceur au programme! Ce Dimanche 13 Mai, j'ai envie de vous parler d'une recette récemment découverte et testée : un crumble fraise-rhubarbe un peu particulier. Je ne vous cache pas que le mois de Mai n'est pas le plus simple pour trouver des produits qui soient vraiment de saison. Mais c'est possible, si on s'accorde un peu de souplesse au niveau du calendrier (en gros ; pour les fraises Frenchies "bon-bien-bio" c'est encore un peu trop tôt, je l'admets). A présent, voyons le peu d'ingrédients dont nous avons besoin aujourd'hui (quantités prévues pour environ 8 personnes) :

- 500 grammes de fraises (mara si possible, sinon sélectionnez d'autres variétés plutôt sucrées de préférence).
- 1 kilogramme de rhubarbes fraîches (à éplucher, découper en morceaux à l'avance, pour laisser dégorger quelques heures, voir un jour dans une passoire).
- 500 grammes de biscuits Spéculoos (il vous en restera un peu, théoriquement)
- 200 grammes de cassonade.
- 250 grammes de beurre doux.
- 200 grammes de farine (j'ai moi-même opté pour une farine de châtaigne bien gouteuse).

Alors? Comment on procède maintenant? C'est tout simple :

1. Dans un récipient rond et assez profond (un saladier, oui), placez la moitié des biscuits afin de les casser à l'aide d'un pilon (ou d'un autre objet adéquat de votre cuisine, la tête de votre conjoint-e ne pouvant être employée à cet usage, pour rappel). Poursuivez le geste jusqu'à ce que vous obteniez une poudre de Spéculoos assez fine. Mêlez à cette préparation la farine, la cassonade, ainsi que le beurre. Une fois que le tout vous semble bien mélangé (ce qui peut ressembler à une pâte un peu étrange de prime abord), applaudissez-vous pour cette première tâche réalisée avec succès (c'est gratuit et ça n'a jamais fait de mal).

2. Lavez les fraises, coupez la verdure aux extrémités, laissez-les ensuite sécher un peu à plat sur un support quelconque, hors de la portée des enfants (disons que les fraises risquent de "disparaître" autrement). Placez la rhubarbe coupée et dégorgée au fond d'un plat à gratin (ou d'un plat à tarte, ça marche aussi).

3. Préchauffez votre four à 200°C. Bon, pour cette étape inutile de vous applaudir, c'était quand même très facile!

4.  Coupez les fraises en tranches, plus ou moins fines, comme pour faire un carpaccio de fruits par-dessus la rhubarbe, dans votre plat. Une fois que toutes les fraises y sont passées (ou presque, je vous connais bande de goinfres!), il est temps de répandre votre "pâte" à crumble au-dessus de votre préparation. Ensuite, enfournez 30 grosses minutes.

5. S'il vous reste de la cassonade, vous pouvez en répartir un peu sur la surface de votre crumble et passer un coup de chalumeau dessus (qui n'aime pas le caramel, je vous le demande?). Quoi qu'il en soit, le temps que votre recette tiédisse, vous pouvez casser les derniers Spéculoos afin d'avoir une poudre craquante à ajouter (au dernier moment) sur votre part de crumble. Sympa, non?


Votre dessert/quatre heure est prêt, ouvrez maintenant votre petite cave à vin réfrigérée, et piochez à l'intérieur une bouteille de Champagne blanc de blancs, de la maison Chauvet (alias "cachet vert", non millésimé). Évidemment, bien d'autres blanc de blancs de domaines différents pourront faire l'affaire, mais je tiens à vous parler de celui-ci précisément dans le cadre de cet article.

Le terme "blanc de blancs" désigne un vin issu d'un cépage à peau et à jus blancs. En Champagne tout particulièrement, le cépage roi de cette désormais fameuse mention est le Chardonnay. Donc, le Cachet Vert de Chauvet est tout à fait dans la typicité de ce cépage : l'acacia, le beurre, un léger arôme citronné et la finesse dans la texture. Cette maison familiale (qui regroupe en fait 7 familles locales) produit du Champagne depuis plus de 60 ans. Une pépite, assurément, au sein de cette région inondée de grandes marques aux rayonnements internationaux. Bref, Chauvet a en tout cas sa place dans ma cave personnelle, et en voilà une belle bouteille de sortie, dans le cadre de cet accord mets et vins tout en fraîcheur et en équilibre.

C'est donc au son du bouchon qui saute de son goulot que je vous laisse, chers gourmets. Goûtez bien, et surtout : faites-vous plaisir!

05/05/2018

Les petites phrases cocasses et caustiques Vol.3


Ce Samedi 5 Mai 2018, le troisième volet des "petites phrases cocasses et caustiques" débarque sur Franc-Gourmet. Vous connaissez probablement déjà le principe, sinon en voici un petit rappel : je relève ici les "meilleures" interactions que j'ai pu vivre avec mes clients (5 par édition), et Dieu sait qu'il y en a de la graine de champion... Aller, on respire un bon coup : c'est parti!

Note : si vous vous reconnaissez dans ces quelques citations, sachez que ce n'est pas si grave. Les cavistes et les sommeliers sont là pour vous répondre, quoi qu'il arrive! Et puis, ces mêmes lignes vous permettront, certainement, de mieux saisir le côté cocasse de ces situations, lorsque l'on se trouve de l'autre côté de la barrière du moins.


Cas n°1 :

Franc-Gourmet "Bonjour, vous connaissez déjà ce vin?

Client(e) - Oui.

Franc-Gourmet - Ses notes poivrées accompagnent parfaitement la viande rouge.

Client(e) - Oui.

Franc-Gourmet - Si vous cherchez la découverte, tout en restant dans le même style, je peux tout à fait vous proposer quelque chose d'autre.

Client(e) - Pardon monsieur, mais je suis au téléphone."

Maudit kits mains libres! Maintenant, quand j'en vois un ou une avec une oreillette, je ne lui adresse même plus la parole. Le respect, ça se perd de tous les côtés.


Cas n°2 :

Client(e) "Le moins cher, c'est toujours le meilleur!

Franc-Gourmet - Euh... Non?"

Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore? Que le vin soit cher ou pas, il faut trier, toujours. Et la meilleure façon de trier c'est de goûter. Il n'y a pas de mystère!


Cas n°3 :

Client(e) "Ça veut dire quoi moelleux?

Franc-Gourmet - Vous voyez du vin? Vous voyez du sucre? Eh bien! Les deux ensemble, ça fait du vin sucré, soit du moelleux."

Des fois, je simplifie, quitte à verser dans le raz-les-pâquerettes. Faire court, ça fait du bien selon les cas, croyez-moi!


Cas n°4 :

Client(e) "Je cherche du crozet, en vin rouge.

Franc-Gourmet - Vous voulez certainement parler du Crozes-Hermitage, de la Drôme.

Client(e) - Oui, le crozet quoi.

Franc-Gourmet - Ben non, pas le crozet! C'est soit Crozes, soit Hermitage, l'entre-deux n'existe pas... De plus, les crozets ce sont des petites pâtes carrées Savoyardes, donc absolument rien à voir!"

La personne est sûre d'elle en plus, limite fière de connaître le nom d'un vin... Ça m'agace, ça m'agace!


Cas n°5 :

Client(e) "Connaissez-vous tous les cépages?

Franc-Gourmet - Il y en a plus de 2000 dans le monde, c'est d'ailleurs un métier à part entière (ampélographe). Donc, à votre question, je répondrai modestement non."

Ce qui ne m'empêche pas de connaître (sur le bout de la langue?) les plus Français d'entre eux, évidemment. Il y a déjà de quoi s'amuser un moment, je vous assure...


Sur ces "belles paroles" : mes franches salutations à vous les gourmets! A la prochaine!